Dobermann
'Dobermann' est sans doute un des films français les plus dingues des années 1990. En effet, réalisé par Jan Kounen (dix avant '99F'), ce film est une sorte de mélange de 'Las Vegas parano', 'Tueurs nés' et 'Reservoir dogs', à la sauce Vincent Cassel.
Bien des années avant d'interpréter Jacques Mesrine, Vincent Cassel joue ici un tueur totalement barré (surnommé le Dobermann), braqueur et voleur. Accompagné de la splendide Monica Bellucci (qui est devenue sa femme à la ville), il se moque totalement de la police, des règles, des lois et agit avec une liberté d'esprit bluffante. Cet effet 'couple meurtrier', à la Bonnie and Clyde (comme le road-trip meurtrier des protagonistes de 'Tueurs nés' d'Oliver Stone) permet une folie dans le scénario, mais aussi dans la réalisation de Kounen, qui nous gratifie de plans psychédéliques.
Avec leur bande de tarés complètement défoncés, ils vont perpétrer un engrenage de violence pure (ce film est interdit aux moins de 16 ans) et la brochette de gangsters présentée n'aide pas la police. La police justement, parlons-en, avec l'inspecteur Cristini, interprété par le monumental Tchéky Karyo, qui est capable de torturer et de menacer de tuer un bébé pour obtenir ses informations. Ses méthodes coup de poing vont bien sûr se trouver sur le chemin du Dobermann, et créer une explosion sanglante.
Notons également la performance de Romain Duris en petit gitan détraqué et fou de la gâchette ou encore celle de Dominique Bettenfeld en abbé assassin récitant des versets bibliques pendant les tueries (un personnage jouissif et énorme).
Alors bon, c'est un film assez ancien maintenant, mais sa folie est telle que cela le rend assez implacable et toujours agréable à regarder. Âmes sensibles, abstenez-vous. Pour les autres, foncez si vous ne l'avez pas encore vu. La violence gratuite (la scène de la grenade dans le casque de motard) peut avoir du bon (parfois), mais outre un scénario de très bonne facture, la réalisation est également très bonne, avec de très belles images et la folie furieuse de personnages tous complètement effrayants mais qui en deviennent drôles, parfaitement matérialisée. Foncez!
Note: 3/4