In the Air

Le nouveau film de mister "What Else" était très attendu et pour cause: ce film s'annonçait comme un film en lien direct avec une actualité réelle: la crise économique.

Dans ce film entre comédie douce-amère et drame social, George Clooney incarne Ryan Bingham, un homme employé à travers les Etats-Unis par des sociétés dont les chefs n'ont pas le courage d'annoncer les licenciements. C'est donc à lui que revient la lourde tâche de gérer les réactions des gens pour éviter des crises de nerfs ou des suicides. Et on le suit car bien sûr, il est le meilleur dans ce qu'il fait.

Malheureusement, ce succès a des désavantages qui sont, selon lui, ses points forts: aucune famille, aucune attache, une routine et des habitudes dans les hôtels Hilton's ou dans les locaux d'American Airlines. Une vie solitaire qui se voit bouleversée par deux événements perturbateurs: la rencontre avec Alex (jouée par Vera Farmiga) et une nouveauté dans son emploi. En effet, une jeune cadre de son entreprise va vouloir renouveler leur emploi et le rentabiliser: désormais, il n'aurait plus à se déplacer, et tous ces licenciements seraient annoncés par webcams.

Afin de lui prouver qu'elle se trompe et que la dimension humaine reste capitale dans cet emploi, il l'emmène avec lui pour une série d'entreprises et donc, de crises, à gérer.

On suit également sa relation avec Alex, sorte de mimésis de Ryan, son équivalent féminin. Les moments où ils comparent leurs privilèges, leurs cartes de fidélité "gold", "mégagold" etc sont vraiment très drôles.

Mais alors, on peut se demander où est la morale dans un tel film. Ryan est un homme solitaire, ne pensant jamais à sa famille (ses sœurs, dont l'une va se marier), refusant toujours toute attache, et n'ayant aucun sens des réalités: il vit à l'hôtel, voyage sans arrêt et a même un petit côté maniaque dans la préparation de sa valise.

Concernant le mariage de sa sœur et son mariage, on appréciera la référence de vouloir faire une photo dite du "coup du nain", qui est donc une référence directe à 'Amélie Poulain', qui a eu un fort succès aux Etats-Unis.

Toujours est-il que dans ce film, on rit quand même beaucoup. C'est toujours très décalé mais bien senti. Mais attention, ce n'est pas juste une comédie. Réalisé par Jason Reitman, qui nous a déjà gratifiés de 'Juno', il y a une volonté douce-amère de nous montrer également une réalité grave: des gens se retrouvent au chômage. Egalement, ce réalisateur ne suit pas un rythme classique de cinéma et peut s'attarder sur d'autres événements de la vie de son héros, sans lien avec le sujet initial.

Côté casting, on notera la bonne prestation de Anna Kendrick, qui se montre ailleurs que dans la saga 'Twilight', la présence de l'énorme Jason Bateman ('Hancock'), qui tout comme J.K. Simmons, aura suivi Reitman après 'Juno'. On trouve également des acteurs spécialisés dans l'humour avec Danny McBride ('Tonnerre sous les Tropiques', 'Les femmes de ses rêves'), Zach Galifianakis (la révélation de 'Very bad trip') et Melanie Lynskey (la voisine folle de 'Mon oncle Charlie'). Enfin, j'ai noté avec joie l'apparition quasi divine de Sam Elliott (le narrateur du 'Big Lebowski') qui joue là un rôle important dans l'élément de résolution du film. En effet, il est un peu la voix de la raison, celui qui permet au héros de comprendre, d'avoir son épiphanie. Cet acteur à la moustache singulière semble être la représentation parfaite de cette notion cinématographique. Il l'a aussi été dans 'Ghost Rider' et 'Thank you for smoking'. Bref j'adore cet acteur.

Ce film est donc une réussite pour Jason Reitman et nous permet de passer un bon moment. Les autres gens autour de moi dans la salle ont rit quand il le fallait, et ont semblé parfaitement satisfait de ces 2h10 pas gâchées.

Note: 3/4